MADERE

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tidrulee

19 Août -4 sept. 2000

Machico : mignon

Mouillage à l'ancre dans la baie

machico.jpg (7417 octets)

La baie de Machico

Machico est un joli petit village  à 60km à l'Est  de Funchal, la capitale de Madère. La baie en U sur laquelle il donne est ouverte au sud sur la mer tandis que le Nord donne sur les reliefs volcaniques et nous offre un aperçu des paysages typiquement madériens : cultures en escaliers dont les murs de soutènement en pierre sillonnent les pentes .

Le gros inconvénient à Machico est son port ridiculement petit et son absence totale de service aux voileux : pas d'eau, pas de douche. Nous nous lavons donc dans la mer (23°) mais nous autorisons un rinçage à l'eau douce qui abonde à bord de Madeo grâce à la "magie" du dessalinisateur.

La venue, pendant une semaine, des parents  de Ronan va nous permettre de profiter de vraies bonnes douches dans leur hôtel.

 

Ce sont sur les pentes volcaniques de l'île que sont cultivées les vignes donnant le fameux MADERE.

La particularité des vignes est qu'elles sont "rampantes" sur un quadrillage de fils de fer à un mètre du sol.

Les vendanges se font donc à quatre pattes. "Bonjour le mal de dos " !!!

 

Vigne

Vignes de Madère

Le contraste est saisissant entre Porto Santo la désertique et Madère la verte. Ici la végétation est aussi luxuriante que variée.

Au fur et à mesure que l'on s'élève vers les sommets, les bougainvilliers, les lauriers et autres hortensias sont remplacés par les eucalyptus puis par les pins.

Marché aux fleurs à Funchal

Le marché à Funchal

Par moment on a l'impression de traverser une de nos bonnes vieilles forêts françaises et on s'attend au détour d'un chemin à tomber sur un vigoureux cèpe de Bordeaux.
Forêt de pins à Madere

Les sommets de Madere

 

Les autres spécificités de Madère sont la vannerie et les "levadas".

Marché de Funchal

Vanneries au marché de Funchal

 

Vannier

Un vannier au travail

Les levadas sont des petits canaux en pierres taillés à flanc de montagnes et servant à l'irrigation des cultures en acheminant l'eau depuis les sommets des montagnes. Il est possible de se balader le long de ces rigoles mais la promenade n'est pas sans risque puisque parfois on se retrouve au bord de plusieurs centaines de mètres d'à-pic. Personnes sujettes au vertige s'abstenir !!!

Une levada

Le père de Ronan "fun- -ambulant" sur une levada

tidrulee

29 - 30 Août

Machico-Islas Desertas-Machico

Distance : 18 MN

Nous profitons du séjour des parents de Ronan pour les emmener faire une petite navigation vers les islas desertas  juste en face de Machico.

La traversée se passe tranquillement avec un vent de force 4-5 au grand largue. Arrivés sous la côte de la plus grande île, le vent passe arrière en faiblissant,  nous réenroulons donc le génois qui est déventé.

Écarquillant les yeux pour trouver le long de la côte très inhospitalière l'unique mouillage, nous sommes surpris par une rafale d'une violence inouïe ; Madeo part au lof en se couchant et Ronan à la barre ne peut rien faire. Autour de nous, la mer fume et tout le monde est un peu secoué...

Nous affalons la grand-voile et continuons au moteur car les rafales alternent avec des zones de calme. L'arrivée au minuscule mouillage nous procurera encore de bonnes sueurs froides car il s'agit de passer entre le vieux gréement du Parc National et la falaise abrupte, le tout avec un vent de 30 Noeuds orienté NW soufflant en rafales.

Une fois mouillés par 10m sur du sable, nous nous remettons de nos émotions en observant le décor qui est franchement austère.

Les îles totalement désertiques (d'où leur nom) ne sont que deux énormes cailloux et seuls y vivent 2 gardiens qui sont relayés toutes les 3 semaines : dur dur quand on sait qu'il n'y a pas de promenade à faire, rien à pêcher, rien à chasser, rien à cultiver.

Le mouillage aux Islas Desertas

Le mouillage sur une des Islas Desertas

Ces îles ont été classées comme réserves naturelles par l'UNESCO dans la mesure où elles abritent une des dernières colonies de phoque-moines, l'autre colonie importante vivant à l'aplomb du cap Blanc en Mauritanie.

 

Les gardiens, après avoir vérifié notre autorisation de séjour, nous expliquent que les rafales dont nous avons été victimes sont des phénomènes locaux dûs au relief. L'un d'eux nous raconte :alors que l'alizé soufflait régulièrement à 25 noeuds entre Madère et les Desertas, il a un jour essuyé une rafale à 65 noeuds aux abords du mouillage !! En moyenne, le vent s'accélère jusqu'à 45-50 noeuds... Nous en concluons que nous venons de faire l'expérience de nos premiers WILLIWAWS (En Patagonie on appelle ainsi les accélérations violentes et soudaines du vent dûes au relief escarpé).

Le mouillage étant venteux et cerné de dangers, nous nous lèverons plusieurs fois dans la nuit pour vérifier que nous ne chassons pas. Le jour est donc le bienvenu car je souhaite quitter cet endroit sinistre le plus rapidement possible.

Dès la sortie du mouillage, les Williwaws nous assaillent mais heureusement les 40CV de notre moteur tout neuf nous permettent de tenir Madeo bout au vent et de franchir petit à petit les couloirs de rafales qui vont faiblir au fur et à mesure que nous dépassons la côte sous le vent pour enfin retrouver un gentil petit zef régulier et confortable pour rentrer sur Machico. Nous sommes bien contents de quitter cet enfer qui nous fera rebaptiser les Ilas Desertas en Islas Satanas !!! Mais nous sommes aussi scandalisés que de telles bourrasques ne soient pas mentionnées dans notre guide nautique sur Madère et ses environs.

 

L'arrivée sur Machico se fera sous des grains dont l'alternance nous offre un spectacle de couleurs incroyables entre mer et ciel.

Un grain à l'arrivée sur Machico

Retour sur Machico (dans le fond)

tidrulee

5 - 7 Septembre 2000

Madère - La Palma  (Archipel des Canaries)

Distance 250MN

 

C'est parti pour la Palma, l'île la plus à l'ouest de l'archipel des Canaries.

Carte de la traversée vers les Canaries

En route vers La Palma

La navigation plaisir sous génois seul dans l'alizé costaud

Traversée vers La Palma

Le régul' (pale blanche au fond) se charge de tenir le cap pour nous

Un vent de Nord de 25 noeuds nous pousse vent arrière sous génois seul, propulsant Madeo entre 6 et 7 noeuds. La houle est de 3-4m, le temps ensoleillé, un vrai plaisir qui malheureusement ne durera pas car la mer va grossir et les trains de vagues vont devenir très impressionnants (entre 5 et 6m), certaines crêtes de vagues vont même jusqu'à déferler. Je vais d'ailleurs en faire les frais pendant mon quart en me faisant doucher par une petite s.... qui trouve le moyen de venir déferler dans le cockpit.
Après dîner, le vent forcit et nous oblige à enrouler le génois et sortir la trinquette, notre plus petite voile. Toute la nuit le roulis est très marqué et nous nous calons le mieux possible : Ronan entre le puits de dérive et la cuisine et moi sous la table à carte...

 

Au matin de notre deuxième jour, le vent et la mer s'étant calmés, nous redéroulons le génois. La journée et la nuit se passent tranquillement au rythme des périodes de détente,des quarts et des repas que j'avais préparé à l'avance (taboulé et gratin de courgettes au lard) en prévision des barbouillements inévitables des premières 12 heures de nav'. Pause photo

La détente

 

C'est d'ailleurs extrêmement rageant de constater qu'au cours des escales nous perdons l'amarinage, si durement acquis, alors que nous vivons constamment sur le bateau. Les petites traversés sont donc assez frustrantes puisque l'aisance maritime revient lorsque l'on est sur le point de finir la traversée.

 

Au matin du troisième jour, Ronan me tire du sommeil en criant " Terre, Terre" ayant aperçu les sommets volcaniques de La Palma. 5 noeuds et demi de moyenne qui nous contente amplement. Et encore, ce matin où nous arivons, le vent fait la grasse matinée... Nous troquons le pavillon de courtoisie portugais contre celui espagnol.

Pavillon de courtoisie Espagnol

On hisse les couleurs espagnoles, dans le fond on distingue LA PALMA

Nous pénétrerons dans le port industriel de Santa Cruz en début d'après-midi à la recherche d'une place que nous aurons le plus grand mal à trouver.

Mais nous sommes heureux d'être arrivés et de retrouver un pays hispanophone où nous pourrons nous exprimer aisément après la frustration de ne pouvoir parler plus de deux mots en portugais.

tidrulee

La suite : Les CANARIES