PORTO SANTO |
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10-14
Août 2000 Cascais-Porto Santo (Archipel de Madère) Distance 480MN 5 jours de traversée (4 noeuds de moyenne) pour rejoindre Porto Santo, petite île appartenant à Madère et à environ 900km au Sud Ouest de Lisbonne. |
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La traversée s'avère être des plus tranquille. Partis sur les chapeaux de roue (vent de NO force 6), nous allons au fur et à mesure des jours perdre de la vitesse car le vent mollit jusqu'à la pétole les deux derniers jours. A contre-cur, nous devrons nous aider du moteur une partie de la journée. La contrepartie, c'est que la mer est super calme, nous permettant au choix de ne rien faire - luxe suprême- ou de bricoler, tout en gardant toujours un il sur l'horizon pour repérer les cargos. Une nuit d'ailleurs un de ces monstres métalliques va passer très très près, à quelques 100m de notre arrière. Nous l'avions bien sur repéré au radar mais ce n'est jamais très agréable de voir cette masse sombre foncer sur nous. Ce qui est bizarre c'est que l'on croise pas mal de cargos mais jamais un seul voilier. C'est dommage, on se sentirait parfois un peu moins seul au milieu du bleu. Un troupeau de marsouins joueurs se fend d'un spectacle superbe à l'étrave de Madéo. Dans le registre grandiose quoique inquiétant : Ronan, la nuit pendant son quart, une nuit très claire grâce à la lune, verra un énorme cétacé faire trois bonds successifs hors de l'eau et retomber avec fracas à une centaine de mètres du bateau. Me concernant, j'ai la joie attendrissante d'apercevoir une tortue en surface qui suit un morceau de bois en guise de garde-mangé.
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Ce calme nous donne aussi l'occasion de faire un BBQ. Car - ô joie intense - nous avons pêché nos premiers poissons. D'abord un thon de 2kg puis un second de 3.5kg. Ils nous régalent pendant plusieurs jours sous toutes les coutures : en darne sauce provençale, en quiche, grillé, en salade...Quel régal !!! |
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Les prises de quart s'enchaînent, le temps passe et à l'aube du 5ème jour la terre se profile : Porto Santo que nous atteindrons dans la matinée. Heureux : notre première île. |
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15-18 Août 2000 Porto Santo : Aride, pelé, Mouillage à l'ancre dans le port
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Porto Santo est une petite île volcanique et escarpée de 42km2, le point culminant est à 516 m. La côte Est est une longue plage alors que la côte Ouest n'est que falaises. | |
La caractéristique de l'île est son extrême sécheresse conduisant à des paysages désertiques où seuls poussent les cailloux !!! Pas d'arbre, pas de culture et surtout - ô malheur - pas de poisson, nous avons donc remisé notre équipement de chasse. L'absence de flore sous-marine explique peut-être celle de la faune (les déserts ne sont jamais très peuplés...). Quant aux fruits&légumes, c'est autant la "dèche". Les melons sont insipides, les tomates vertes, les concombres blets. Une misérable laitue souffreteuse coûte 18 francs !! Les seuls denrées "achetables" que l'on trouve sont les nectarines -divines- et le raisin. Bref ce n'est pas la joie dans les assiettes ce qui est d'autant plus désolant dans un pays gorgé de soleil. |
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L'île n'étant pas très grande mais très escarpée, nous nous offrons une journée de location de scooter pour explorer ce désert. Les paysages sont grandioses de sauvagerie par toute cette caillasse qu'aucun arbre ne retient. | |
19 Août 2000 Porto Santo- Machico (Madère) Distance : 30MN You know what ? Le vent nous fait défaut, qui l'eut cru ? Mais que fait donc l'alizé portuguais, censé pendant l'été souffler sans répit 20 bons noeuds du nord-est ? Dès le depart cela commence mal avec un vent modéré d'Ouest pour une route SO. Et puis Eole, restant sourd à nos prières, finit, comme d'hab', par nous abandonner. Pendant plusieurs heures, le speedo, notre compteur de vitesse, oscillera entre 1 et 2 noeuds, sonnant même épisodiquement de son alarme aigue lorsque les zero noeuds sont atteints. La rescousse viendra alors pour la énième fois de notre "chère" brise Volvo. On ne peut pas dire que la vitesse nous grise, c'est plutot le rhum dans lequel on essaye de noyer notre désastreux record : 8 heures pour faire 30MN !! Comble de malchance, on a perdu le poisson qui avait daigné mordre à notre hammeçon dès le dernier rocher de Porto Santo franchi. La vitesse à laquelle le nylon du moulinet se devide, malgré un réglage du frein serré, est la preuve que l'on avait du gros, du TRES GROS poisson : 30, 40kg peut-être. En même temps que l'on perdait cette fabuleuse touche, se profilait la boite de couscous pour le dîner. "CHOUCRAN". |
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